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Bordures du champ secret
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14 septembre 2012

Armande

Vous êtes tombée

Si légère, si légère

Aussi légère que la feuille de la fin de l’été

Votre canne auprès de vous

(la branche sans doute qui ne veut pas vous quitter)

J’ai entendu la boulangère recompter ses sous

Le monsieur au Quatre-quatre se garer sur les clous

La dame dans ses voiles pincer l’oreille du petit

Mais vous,

Vous, qu’avez-vous murmuré

Tandis que vous tombiez

Aussi légère que la feuille de la fin de l’été ?

 

Votre tête a heurté le bitume

Lourde, lourde

Aussi lourde qu’une lettre d’adieu quand le canon va tout briser

J’ai entendu la boulangère dérober dans la caisse

Le monsieur au Quatre-quatre faire pisser Toutou sur les pieds de

La dame dans ses voiles piétinant les plates bandes

Mais vous,

Vous, qu’avez-vous soupiré

Tandis que votre tête heurtait le bitume

Aussi lourde qu’une lettre d’adieu quand le canon va tout briser?

 

J’ai entendu les gyrophares, le brancard, la perfusion.

 

Et le chat ?

Le chat qui l’a prévenu ?

 

© Camille Pioz

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