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Bordures du champ secret
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17 mai 2012

Aperçu

 

 




Affalée sur une chaise verte,

Sous l’auvent d’un café désert,

Je coince la bulle au coin d’une rue,

Un œil sur le fleuve épais.

Là-bas, très loin de moi,

Il charrie du métal, du cambouis,

Des vapeurs éprouvantes

Et des cris déchirants.

La ville crocodile dévore ses enfants.

 

Nuages grommelant,

Le ciel s’affaisse, la mine vaseuse.

Devant moi sur la table,

Une fourmi très indépendante

Tente une brasse dans mon verre.

Perrier, c’est fou…

Une paille discrète et magnanime

La sauve in extremis.

Hélas, l’ingrate s’enfuit,

Zigzaguant tout humide.

 

Là-bas, le fleuve roule sa tourmente

Méchante, sale et grondeuse.

Je vois le ciel qui s’accumule,

L’asphalte sent la poudre.

Je coince la bulle entre deux eaux.

Dans mon verre vide,

Un petit rien pétille.

Sur ma langue,

Un crépitement

Minuscule.


© AC 2012



 



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