Des roses, des iris
J’ai vu le gris monter le long de tes mains
Ton souffle s’était suspendu
Sur tes doigts, ta paume, tes poignets
J’ai vu le gris monter
J’ai continué pourtant à chanter doucement
Tu sais ce que je pense de ces choses
J’ai pourtant continué à chanter
C’était, je m’en souviens
Le milieu de l’après-midi
Quelque part, non loin
Des écoliers devaient jouer
Les cris d’enfants, des hirondelles
C’était un jour de juin
La vie d’été, presque d’été
Non loin
Sans les voir, je les ai vus rentrer
Sans les entendre, j’ai surpris leur silence
Ton souffle suspendu retenait les images
Toi-même enfant en rang devant la classe
Ton rire, tes pas, le temps qui te fit femme
Les jours vécus, les jours imaginés
Les jours passés
Ton nom, ma mère, à peine prononcé
Des pivoines, des lys, des roses et des iris
Ce n’est pas un bruit qui surprend
C’est un pétale au sol
Une larme sur le drap blanc
Et je t'aime, à voix basse.
© jpr