Bonne-Espérance
Parois tremblant sous les secousses
A l’aveuglette vers l’avenir
Les navires tanguaient
Au cap des Tempêtes
Corps à corps avec le vent
Visage cinglé par les pluies
Les marins luttaient
Jusqu’au bout accrochés à leur rêve
De parfums, de soieries, d’ors et de caresses
Et parfois le vol des oiseaux
Les menait jusqu’à terre
D’où surgissaient les noires fontaines
De leur vérité : pillage, viol, massacre
Et nous, quel orient guide notre course démente ?
Le silence du cosmos, l’étreinte de nos frères ?
Les enfants à l’abri, un été au grand air ?
Qu’importe
Sous nos masques, nos plumes
Et nos peintures de guerre
L’espérance n’est rien d’autre
Assourdissante obstinée têtue
Que la chanson du sang
Une fièvre qui bat sous la peau
Jour après jour après jour après jour
Jusqu’au bout
Le tambour qui nous arme
Le tambour qui nous aile
© Alice Calder