A grands pas
A Gustave Khan
Oh, mes libres marines !
Oh, mes palais nomades !
A grandes éclaboussures
Longer les franges de mer
Libre, libre !
Sur la peau toutes caresses
Ton corps, le retour des marées, l’esprit
Libre
Plus encore, affranchi !
Même sur le sable, même au marais
Mon pas ne marque plus le sol
Mes palais nomades
Où que tu te trouves, j’y suis
Le vin au comptoir, rue au Maire
Je le goûte à Montparnasse
Il me berce dans le train
Je le pisse sur la grève
Il m’en reste la lumière
Il m’en reste la silhouette
Une femme dans sa transparence
Et le goût du rubis
Et le fruit sous ma langue
Mes palais nomades
Quatre murs une table, la fenêtre ouverte
Libre d’origines, revenu des voyages
Plus jamais tel Achille au cimetière marin
Immobile à grandes enjambées
Enfin, dans la rose des vents
Voir courir mes ombres vers tous les horizons
Dans mon temps compté, mais libre
Resurgir où me plait
Poète du passé, au présent sur la vague
Reviens battre l’écume avec tes chars d’argent
Il est tard
Au pied de la falaise
Près de ma petite mariée
Il faut que je me serre
Du couchant, des marines
Il reste la mémoire
Libre enfin du dernier mouvement
Libre de ma dernière adresse
© JPR 15-17 juin 2012