Murmure contre les murs

Murmure d’une vie qui dépasse le temps, envie de paresse d’antan, les murs qui nous écrasent ne seront plus que des rigoles pierreuses dans d’autres décennies. Les ronces auront gravi les tas de minéraux entassés et leurs mûres d’un bleu violine brillant seront les nouvelles tourelles de ces reliques d’un temps humain. La nature aura envahi les frondaisons de nos rutilants buildings, les routes bitumées auront éclaté sous la poussée de sève qui s’immisce toujours au-delà des espérances.  Les êtres vivants, les autres, tous les autres hors nous, seront les heureux habitants de ces ruines reconquises. Les murs n’existent que de la main de l’homme, les murs ne seront plus, un jour, et des ponts naturels se feront entre toutes choses, branches couchées sur des rivières. Les feuilles  s’envolent mais l’arbre reste…et nous, où  serons-nous ?