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Bordures du champ secret
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20 mai 2012

A jamais peut-être

A Saint-Elme de la boue sur la rivière Etel

A Saint Brendan des vases et de l'oubli

Plus la marée est basse mieux je vois les carcasses

Roméo et Juliette sont des navires échoués

L'esprit des marins y revient dès novembre

 

J'évite le cimetière du Magouër

 

Ce n'est pas la peur ni le regret qui m'écartent

Ce n'est pas d'y voir la vie lentement se défaire

C'est pour tous les amants que ces deux noms évoquent

Roméo et Juliette appellent tous les autres

La Mumtaz mahal, auprès d'elle le Shah

Victor Hugo le fleuve, Juliette Drouet

Et tiens, même toi et moi, en remontant l'Etel

 

Je fuis, je me cache pour ne pas voir s'éteindre

Toutes ces amours qui durent et qui ne durent pas

Les amours secrètes, celles qu'un palais croit tenir

Les amants disparus aux défuntes amours

 

Allons nous promener sur la rivière Etel

Le temps file plus vite, que le courant emporte

Mais ces coquillages et le vin de Moselle

Le chanteur au loin qui chante ta chanson

Mais l'auberge, la table et puis la chambre offerte

 

Qu'importent les palais, Roméo et Juliette

Pardonnez-moi, Hugo

Qu'importent les cimetières de bateaux

Les bras qui m'enlèvent ont la fraîcheur des vagues,

Des feuilles qui bruissent

Du vent

C'est une vieille histoire à conter sous la couette

Et j'ouvre ta chemise et j'ai le cœur qui bat

 

Tant craquent les bateaux à la marée montante

Oh, mon modeste amour

Je laisse les feux de Saint-Elme pour la pointe des mâts

Permets que je t'éclaire d'une petite flamme

Dans le noir, nous nagerons moins vite


Ne serons pas ce soir au cimetière du Magouër


A jamais peut-être

Si tu me laisses voir ce que tu caches d'ombre


© JPR Mai 2012








 

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